samedi 2 juillet 2016

The Country Diary of an Edwardian Lady

Journal champêtre d'Edith Holden _ Notes de la vie rustique sous le règne d'Edouard VII

Extrait de la préface de Jean-Marie Pelt

L'ouvrage d'Edith Holden s'organise autour d'une éphéméride de ses promenades dans la campagne anglaise tout au long de l'année 1906. On suit l'auteur au jour le jour, par beau et mauvais temps, et on partage ses découvertes de la flore et de la faune d'Angleterre. Avec un peu moins de I 500 espèces de plantes à fleurs, les îles Britanniques ont une flore relativement pauvre comparée à celle du continent. Le seul département des Alpes-Maritimes en compte près du double ! La France, il est vrai, ajoute à la flore des plaines et des collines d'Europe du Nord celle des montagnes, mais aussi celle, très riche, du monde méditerranéen. Ce qui n'empêche pas cependant de considérer l'Angleterre comme un jardin, selon la formule bien connue : England is a garden.
Le charme des paysages, la douceur toute tempérée du climat océanique, la verdure éclatante des campagnes, le dessin des haies et des bocages, enfin ces merveilleux jardins qui firent la réputation de la beauté paysagère de la Grande-Bretagne, tout cela nous est offert ici et illustré d'une main experte.
Notre auteur ne s'était pas d'abord vouée à la zoologie et à la botanique. Professeur de dessin, elle illustra de nombreux ouvrages par ses aquarelles et ses représentations de plantes et d'animaux, qu'elle fut donc amenée tout naturellement à connaître... et à reconnaître.
Le premier réflexe du lecteur est de feuilleter ce livre. Il s'émerveille devant ces planches en couleurs. À cette époque, les naturalistes illustraient eux-mêmes ou faisaient illustrer leurs sujets, bien avant que la photographie ne se substitue à l'art pictural si présent dans les flores et les faunes des siècles précédents.
Puis, en progressant dans la découverte des textes qui accompagnent les planches, il apparaît que l'auteur a réalisé ici un travail considérable. On rencontre des arbres, des fleurs, des champignons, des oiseaux, des papillons et même des musaraignes dont elle nous fait partager le «charme naturel» par ses planches colorées d'une grande justesse et d'une grande précision. En fréquentant l'oevre d'Edith Holden, le lecteur amoureux de la nature repérera dans son sillage l'apparition chronologique des bourgeons, des fleurs et des fruits au gré des saisons qui, immuablement, se partagent l'année calendaire. Inutile, du moins en première intention, de se munir d'une flore, car les illustrations parfaitement commentées permettent de reconnaître et d'identifier les acteurs du peuple bigarré des oiseaux et des fleurs. Le maniement des flores interviendra par la suite pour qui voudrait pousser plus avant ses connaissances en botanique.
Tout au long de cette année 1906, Edith Holden a tenu la chronique, non seulement du temps qui passe, mais aussi du temps qu'il fait. Ainsi le météorologue curieux d'histoire apprendra-t-il qu'en cette année, comme il advient souvent, un début d'hiver très doux précipita l'émergence de la végétation qu'un mois de février froid et enneigé stoppa brusquement. N'est-ce pas en dépouillant des chroniques de ce genre qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a pu restituer le climat de l'Europe occidentale depuis l'an mil?
Journal champêtre d'Edith Holden
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